Quand je vois que chaque année, 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans emploi ni qualification, qu'ils galèrent et dépriment, cela m'horripile. Et pourtant, ce n'est pas le boulot qui manque en ces temps de reprise post-COVID. Alors l'an dernier, j'ai voulu challenger la dynamique de recrutement des entreprises à l'occasion du Hacking Industry Camp, un évènement de 54h organisé chaque année à Strasbourg et destiné à bousculer les idées et à faire émerger de nouveaux projets.
On propose plein d'offres d'emploi et on ne trouve pas !
Pour le Hacking Industry Camp 2021 déjà, j'avais envisagé de porter un défi visant à trouver une solution pour aider mon entreprise à aller chercher les demandeurs d'emploi dans leur parcours de vie plutôt que de les inciter à venir sur notre site web, sur un stand de job dating ou à réagir à une de nos offres d'emploi. Mais pour diverses raisons, j'étais parti sur un autre projet.
Et puis cette année, en préparant le #HICamp 2022 avec Yannick et Franck, mes potes d'Alsace Digitale, j'ai repris mon projet pour finalement complètement le transformer et inverser le paradigme en zoomant ma caméra sur les jeunes, notamment ceux que je côtoie dans les clubs de foot des quartiers en difficulté de ma ville, ceux que j'accompagne à l'École de la Deuxième Chance, et les enfants de mes potes qui sont eux aussi en galère et désorientés face aux défis de ce monde que, nous, leurs parents, ne semblent pas prendre au sérieux, à leurs yeux.
Hacking Industry Camp, vendredi 25 novembre 2022, 18h30, j'ai une minute pour pitcher et convaincre les participants de retenir mon défi parmi les projets qui auront le droit d'être challengés pendant les 54 heures du hackathon. Seul en scène, je me lance.
Les jeunes, parlons-en justement.
On vous appelle des demandeurs d’emplois alors que vous êtes des offreurs de talents, avec plein d’expériences privées, associatives et professionnelles, forts de plein d’amis qui vous adorent pour tout ça.
Et en face, il y a les recruteurs. On lit partout qu’ils sont sous tension, on encense les soft skills, on dit que le CV est dépassé. So what ?
Durant ce week-end, je veux prototyper une plateforme vous permettant de vous positionner en tant qu’offreurs de talents et de compétences, et qui donnera envie aux recruteurs de venir vous démarcher, et pas simplement l’inverse.
A nous d’imaginer
- Un outil pour vous aider à identifier vos talents
- Un stand virtuel pour vous présenter tel que vous êtes vraiment
- Un parcours virtuel favorisant votre rencontre avec des recruteurs
Vendredi, samedi, dimanche, des heures pour développer le projet
Dimanche 27 novembre 2022, 16h, j'ai trois minutes pour démontrer l'intérêt de notre défi, sa faisabilité technologique et sa pertinence économique.
P3 - 13’’- D’autant plus qu’on voit bien que la rencontre est devenue complexe entre les jeunes et les employeurs. Un marché sous tension, surtout pour les peu diplômés, des soft skills dont tout le monde parle mais que peu mettent en œuvre, des CV dont certains ne veulent plus, une démission silencieuse qui se développe
P4 - 15’’ - Juste un chiffre : plus d’un million de personnes actives pas ou peu qualifiées sont au chômage en France, ils sont 96 000 rien que dans le Grand Est
P5 - 18’’ - Notre ADN ? Transformer les demandeurs d’emploi en autant d’offreurs de compétence !
Et favoriser la rencontre avec des offreurs d’emploi, c’est-à-dire des demandeurs de compétence. Notre plateforme, nous l’avons baptisée Offreurs2Talents.
P6 - 27’’ - Nous avons imaginé une plateforme où les offreurs de talent viennent avec des expériences brutes. Par exemple ils disent "moi j'encadre des minimes au foot". Sur notre plateforme, des coaches les aideront à traduire ces talents et expériences de vies en compétences utiles au monde professionnel. De plus, nous certifierons ces compétences.
De l'autre côté, les entreprises postent des offres d'emploi sur la plateforme. Là, c'est plus direct, on extrait des compétences avec de l’intelligence artificielle, et ensuite on fait du matching entre les compétences des uns et des autres.
P7 - 20’’ -
Notre idée réside dans une plateforme participative déployée sur une blockchain.
Notre token récompensera les déposeurs de talents, mais aussi les coaches sous
forme de Coach2Earn.
Cette blockchain nous permettra aussi de tracer et certifier le matching entre
recruteurs et recrutés. Ce matching des entreprises financera la plateforme et favorisera
sa gouvernance distribuée : ses utilisateurs pourront ainsi proposer et
voter pour les évolutions de la plateforme.
P8 - 12’’ -
Nous comptons nous appuyer sur un écosystème de partenaires vertueux. Nous vous
montrons ici des complémentarité Europe / France / Grand Est.
P19 - 11’’ - Enfin, nos partenaires industriels : nous nous appuyons sur la blockchain
Tezos, peu onéreuse et sobre en énergie, sur Scalingo pour un cloud
strasbourgeois, et Prosoon, une startup strasbourgeoise pour la certification
des compétences.
P10 - 17’’ -
Notre business modèle ? Les recruteurs financeront notre plateforme sous
forme de commission par CV déposé et matché.
Après une première année de développements et
d’expérimentation avec des prescripteurs et coaches, nous projetons de matcher
400 CDI dans le Grand Est, puis l’année suivante, par scalabilité géographique,
5000 CDI en France
P11 - 11’’ -
Voilà l’équipe avec laquelle j’ai bossé ce week-end. Alors, « Tous
ensemble, transformons les demandeurs d’emploi en offreurs de talents ! »
Merci"
Suite et fin ?
Il est 18h30 et le jury de de #HICamp2022 est revenu annoncé les résultats de cette nouvelle édition. Notre projet Offreurs2Talents n'a pas été récompensé. Apparemment, le jury a pensé que je le portais seul puisque j'avais été le seul à intervenir et qu'il n'a pas compris l’implication de vrais experts technologiques venus de Lille et Paris et d’un écosystème motivé. Dommage, il aurait été plus simple de me poser la question.Peut être aussi que le jury n'a pas souhaité encourager un projet porté par un quasi sexagénaire déjà salarié d'une grosse entreprise. Ou peut-être bien que le thème ne semble pas être un problème pour notre société.
Humilité devant les faits, aussi, J'ai certainement dû mal pitcher notre projet qui était technologiquement très novateur. Tant pis.
En tous cas merci à ma team composée de Lucien HAMM, Arthur Guillon, Thomas Haessle, Christelle JOU-NTEUFA et Firmin AMEGEE. Et merci Johanna Rivière, Hugo Spiess, Véronique Balestra et Myriam Haddouf pour vos précieux conseils.
Et merci Yannick Jost et catherine Mosser pour l’organisation avec tous les coaches et bénévoles et sponsors.
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